Maternité

Les nuits de Solal

15 avril 2019


SPOILER ALERT
: Article TRÈS long ! Mais à la fin Solal fait ses nuits !

Voilà un moment déjà que je voulais prendre le temps de rédiger cet article car vous avez été nombreu.ses.x à me le demander sur Instagram. Peut-être une excuse pour faire revivre ce blog qui sait ?!
On revient de loin côté sommeil avec Solal et sans cette communauté en or qui me suit sur Instagram, je ne saurais peut-être toujours pas ce que c’est de dormir plus de deux heures de suite. Alors déjà, merci, car sans vous et vos nombreux conseils je ne serais plus que l’ombre de moi-même ! C’est pour cela aussi que je profite que Solal dorme en ce moment (en vrai ça fait 18 fois que je m’y remets à la rédaction de cet article), pour vous raconter un peu notre parcours. En espérant pouvoir aider quelques parents et leur.s bébé.s au passage ! Je vais essayer de vous donner un maximum de détails pour être la plus précise possible, mais chaque bébé est différent, chaque parent également, et je ne parle pas des contextes. Il est toujours possible d’adapter selon sa situation! Encore une fois il s’agit de mon vécu, avec Solal, ça n’est en aucun cas une vérité absolue. Juste mon ressenti fasse à une période où nous étions démunis.
Il y aura certainement des évidences pour beaucoup. Ça ne l’était pas forcément pour nous. Aucun jugement, an tant que parent, on fait ce qu’on peut !

De sa naissance à 3 mois (août, septembre, octobre)

Un seul réveil par nuit mais peu de sieste en journée en dehors de l’écharpe ou sur nous et pas d’endormissement seul, uniquement dans nos bras ou dans l’écharpe.


Solal est né avec 4 semaines d’avance, un bébé plutôt fin même si très grand (j’avais suivi scrupuleusement le régime contre le diabète gestationnel pour éviter l’insuline autant que possible), pas de problème particulier les premiers jours si ce n’est un ictère, rien d’exceptionnel pour un bébé né avant terme. Je n’ai eu aucun souci à signaler du côté de l’allaitement (même pas une crevasse ou un engorgement), il a rapidement repris du poids, 1kg par mois il me semble.
C’est un bébé très au-dessus des courbes en taille mais dans la moyenne en poids. Un haricot vert si vous préférez. Je précise car on dit souvent que les gros bébé dorment mieux, font plus facilement leur nuit etc, Solal n’était pas ce qu’on appelle un gros bébé à la naissance. Toujours pas aujourd’hui d’ailleurs !

Au niveau de l’alimentation, allaitement à la demande, exclusivement durant ces 3 premiers mois. Il tétait souvent. Très souvent. J’ai arrêté de tout noter dans une application quand il a eu deux mois mais en gros on devait être à une moyenne de 12 tétées par jour minimum soit pas loin de 6/24h passées à nourrir mon bébé (parfois plus !).

Pour ce qui est du lieu de sommeil, en sortant de la maternité Solal dormait dans notre chambre, dans un couffin, qui très vite s’est avéré trop petit (ça fait partie des erreurs de débutant.e.s, un autre sujet à aborder un jour !), nous avons alors opté pour un lit cododo. Très honnêtement il a bien passé les deux tiers de ses nuits entre nous ou contre moi dans notre lit. Moi qui me disais « jamais mon bébé ne dormira dans mon lit » : je me marre !

Du côté de la santé, rien à signaler, pas de coliques, pas de reflux, il ne régurgitait quasiment jamais, pas d’érythème fessier, pas de rhume, pas de toux. Nada.

Solal se réveillait une fois par nuit, vers 4h, il tétait et se rendormait jusqu’à 8h, parfois plus. Nous nous couchions vers 23h/minuit, il tétait, et c’était parti pour 4h, il a même fait des pointes à 6h du matin. Pas franchement compliqué, nous n’étions réveillés qu’une fois par nuit, c’était qui plus est très régulier, nous nous étions habitués et nous ne ressentions pas vraiment de fatigue en journée. En revanche, avec 8 mois de recul, nous n’avons jamais instauré de réel coucher, je veux dire par là qu’il passait la soirée sur nous dans le canapé, à dormir le plus souvent, on le couchait dans la chambre quand nous allions au lit également. Zéro rituel. Il ne s’est jamais endormi seul.
Nous l’avons énormément porté en écharpe ces trois premiers mois, quasiment toute la journée pour moi car c’était le seul moyen qu’il dorme un minimum. Impossible autrement. Parfois rapidement sur notre lit le matin, après l’avoir endormi en portage, à plat ventre, car très vite nous avons réalisé qu’il était mieux ainsi. Sur le t-shirt de son père quand il était au travail pour avoir son odeur. Et le soir nous avons beaucoup arpenté notre couloir avec lui dans l’écharpe pour l’endormir, puis on le posait délicatement dans son couffin, puis son lit cocododo, souvent il ne se réveillait pas, parfois si et nous recommencions les allers-retours à n’en plus finir. En gros il ne s’est quasiment jamais endormi autrement que sur nous.

Avant sa naissance j’étais contre la tétine. Heureusement je n’avais que deux idées bien arrêtées comme ça liées à la maternité. La tétine et le cododo. Très vite la réalité reprend le dessus et tes principes tu te les colles où je pense. Encore une fois, chaque bébé est différent, le mien avait un besoin de succion énorme. C’est un super téteur comme me disait les puéricultrices à la maternité. On a tenu deux trois semaines sans mais on a craqué au moment où nos auriculaires allaient fondre par l’humidité à force de lui coller dans la bouche. Ça le calmait rapidement. À un moment on a préféré avoir un bébé rassuré et détendu. Ces trois premiers mois il ne l’utilisait pas vraiment la nuit, ni pour s’endormir, mais plus dans des circonstances particulières comme en voiture, en poussette, à l’extérieur en général.
Nous avions aussi acheté un topponcino quand il avait un mois (je regrette de ne pas l’avoir fait dès la maternité) afin qu’il ait toujours la même chaleur quand on le déplaçait de nos bras à son couffin ou le lit de cododo ou le canapé etc ce qui évitait les réveils. Aussi il avait toujours la même odeur sur laquelle dormir.

Solal étant né en août, je l’ai sorti tous les jours. C’était déjà un bébé très éveillé qui avait besoin d’être stimulé et nous avions remarqué qu’il dormait mieux quand nous avions fait quelques sorties dans la journée. C’est ce que l’on m’avait conseillé en tout cas. C’était l’été, je suis tout sauf casanière, ça m’arrangeait bien de pouvoir l’emmener partout avec moi ! Il a mis un peu de temps à s’habituer à la poussette et à être capable d’y dormir, mais vers 2 mois c’était ok.

De 4 à 6 mois (novembre, décembre, janvier)

Un réveil toutes les deux heures la nuit dans le meilleur des cas, toutes les heures le plus souvent. Quasi pas de sieste en journée sauf sur nous ou en écharpe. Pas d’endormissement seul. Un bébé et des parents fatigués physiquement !


Et là, c’est le drame ! C’est à ce moment précis que tout a vrillé ! On ne sait pas vraiment pourquoi car rien n’avait changé sauf qu’il s’est mis à se réveiller toutes les deux heures dans le meilleur des cas, toutes les heures le plus souvent. Donc autant vous dire qu’un bébé qui se réveille toutes les heures, vous n’avez même plus le temps de vous rendormir que c’est reparti pour un tour. J’essaie de vous apporter un maximum de détails juste après, n’hésitez pas à me poser des questions en commentaires si besoin. Et le pire dans tout ça, ça n’est pas tant que nous ne dormions quasi plus. C’est que nous étions super emmerdés de voir notre bébé dormir si peu. Il ne semblait pas en souffrir mais ça n’était pas normal ces troubles soudains du sommeil… Je n’ai jamais vraiment culpabilisé mais j’ai retourné mille fois le problème dans ma tête pour savoir ce qui avait pu tout faire basculer ainsi.

Au 4e et 5e mois il a commencé à prendre moins de poids. Rien de dramatique mais il est passé légèrement en dessous de la courbe moyenne sur laquelle il se trouvait auparavant. La pédiatre ne semblait absolument pas inquiète. Nous non plus au 4e mois. Puis à la visite du 5e mois, toujours aucune inquiétude de son côté, mais voyant qu’il ne faisait toujours pas ses nuits et que la situation s’était grandement empirée, elle a suggéré qu’on lui donne des céréales le soir, soit un biberon de mon lait avec des céréales pour l’aider à dormir. Et nous aussi – a-t-elle ajouté ! Je n’ai pas super bien vécu ce moment. Alors qu’elle n’était absolument pas dans le reproche ou le jugement, de mon côté j’ai entendu « ton lait est pourri c’est de ta faute« . On culpabilise beaucoup les femmes qui n’allaitent pas leur bébé mais on culpabilise aussi les mamans allaitantes ! Pour la première fois j’ai perdu la confiance infaillible que j’avais en moi et j’ai douté. Je me suis sentie responsable. Ça n’a pas duré bien longtemps je vous rassure ! Quand elle a mentionné les céréales, je voyais déjà du lait en boite et c’était hors de question (aucun jugement chacun fait bien comme il a envie mais ça n’était pas mon choix). Et vous savez quoi ? Il n’y en a pas, ce sont juste : des céréales . Je me suis mise à pleurer arrivée en bas sur le trottoir et Philippe m’a de suite rassurée. On allait regarder ça de plus près et tout serait ok ! L’une des rares fois où j’ai pleuré depuis le début de cette grossesse et de la naissance de Solal mais nous étions particulièrement à bout de fatigue physiquement.

J’ai continué de l’allaiter durant ces trois mois et nous avons commencé la diversification peu avant Noël, il devait avoir 4 mois et demi. On l’a vraiment mise en place dans les règles de l’art après ses 5 mois car avant on avait beaucoup voyagé. Il a aimé manger à la cuillère immédiatement. Cela faisait déjà un moment que je lui en avais donné une pour jouer afin de s’y habituer. On a enchainé l’introduction de légumes sur 3 jours à chaque fois puis les fruits au bout de 15 jours et très vite il a dévoré des pots entiers. J’avoue que ça fait plaisir de voir un bébé prendre autant de plaisir à manger.
Le soir nous avons donc introduit les céréales. Sauf que cela impliquait plusieurs choses : tirer mon lait et faire accepter un contenant à Solal. Il en allait de la santé de mon bébé, il fallait qu’il reprenne du poids, j’ai donc mis les bouchées doubles. Au fond de moi j’avais le sentiment que ses troubles du sommeil étaient intimement liés à cela. J’avais tort !

J’ai pris rendez-vous avec ma sage-femme qui fait des suivis d’allaitement, elle m’a pris très rapidement. En parallèle j’avais loué un tire-lait électrique car je n’arrivais à rien avec le manuel et j’attendais ses conseils pour commencer. Depuis la naissance de Solal j’avais repoussé au maximum le moment où il faudrait que je tire mon lait, je m’en étais fait une montagne, alors qu’en fait c’est pas la mer (mère ?) à boire ! Au bout de 3 jours j’avais la quantité suffisante pour préparer un biberon quotidien de 180ml pour le soir avant le coucher (coucher qui n’existait pas vraiment mais bon vous avez l’idée). Côté allaitement, depuis ces nuits en pointillés, je lui donnais le sein très souvent. Trop souvent surement. J’avais bien plus le sentiment d’être une tétine géante plutôt qu’un frigo. Et puis je voulais le voir reprendre sa courbe. Ma sage-femme m’a recommandé d’espacer les tétées toutes les 2h minimum, à son âge il le pouvait, il pouvait même tenir une nuit sans manger et cela a permis à ma lactation de reprendre de plus belle et de le voir rassasié après chaque tétée. Je n’ai finalement jamais eu de souci de lactation. J’ai toujours eu suffisamment de lait même si j’en ai douté. C’est juste qu’il tétait toute la journée un petit peu. Aujourd’hui je sais que les tétées nocturnes de cette époque étaient réconfortantes mais absolument pas nutritives. Il tétait 5 minutes et se rendormait. Mes seins étaient devenus malgré moi  l’objet transitionnel qui lui manquait pour s’endormir. Son rituel.
À la visite du 6e mois il avait repris une courbe croissante, tout est rentré dans l’ordre.

Et c’est là qu’intervient la deuxième composante de l’équation : le contenant. Je n’étais pas super chaude pour le biberon. Comme beaucoup j’avais peur de la confusion avec le sein. Et puis Solal avait plus de 5 mois quand nous avons voulu introduire les céréales, ça n’était plus un tout petit bébé, il avait déjà bu de l’eau dans une tasse à bec à 4 mois, autant le rendre autonome au passage. Sauf qu’encore un fois dans la vraie vie ça ne se passe pas du tout comme on l’avait imaginé. Il n’a JAMAIS voulu boire mon lait dans une tasse à bec (On a commencé sans les céréales. Chaque chose en son temps !) . On a essayé plusieurs modèles. Puis au bout de plusieurs jours on a testé avec une tétine Medela qui était vendu avec mon tire-lait manuel. Rien non plus. Il passait tous les soirs des dizaines de minutes à pleurer toutes les larmes de son corps. On ne l’avait jamais vu comme ça lui qui pleurait si peu… Et puis je me suis souvenue que j’avais eu en cadeau un biberon MAM en achetant une robe au début de ma grossesse. J’avais d’ailleurs été très agacée en le recevant car je n’en avais pas besoin. C’était du plastique en plus. Encore une fois il s’agissait du bien-être de mon bébé et mes principes je me les collais aux fesses. On a essayé. Rien non plus. Chaque soir on essayé encore et encore avec chacun des contenants. Il buvait mon lait à la cuillère donc ça n’était pas ça le problème. Et un soir, va savoir pourquoi, au bout d’une semaine, il a jeté son dévolu sur… je vous le donne en mille… le biberon MAM. Qui ne contenait d’ailleurs pas les 180ml, on devait faire en deux fois c’était un merdier sans nom. J’en ai ensuite acheté deux en verre de la bonne taille histoire de vivre tout ça un peu mieux ! Il a donc très vite bu son biberon de 180ml de mon lait avec des céréales. Mais il ne s’est pas mis à dormir pour autant même après 3 semaines de biberon le soir.
En attendant qu’il accepte les céréales on lui donnait une purée le soir, toujours confortés dans l’idée que c’était la faim qui le réveillait, ça ne marchait pas non plus.

À ce moment là il dormait toujours dans notre chambre, à nos côtés dans son lit cododo. On a bien essayé plusieurs fois de l’endormir le soir dans sa chambre, quitte à rester avec lui dans le lit de sa soeur qui est dans la même pièce. Mais le problème était toujours le même. La plupart du temps il finissait dans mes bras dans le lit une place car je n’en pouvais plus de me lever toutes les heures… Je le gardais contre moi dans le lit les seins à l’air en mode open bar et roule ma poule.
En journée nous avons essayé quelques fois de le coucher dans son lit, pour l’habituer, mais rien n’y faisait, il n’y dormait jamais plus de 20 minutes. On attendait toujours qu’il s’endorme pour sortir de la pièce. On a même essayé de mettre le couffin dans son lit. Pour la faire courte, il ne dormait qu’avec nous, sur nous, en écharpe ou en porte-bébé, éventuellement en poussette et dans le siège auto. Aucun rythme au quotidien, aucune routine. Je passais beaucoup de temps dehors à le promener en poussette ou en port-bébé car au moins il dormait un peu. Espérant qu’il dormirait mieux la nuit.
Pour le coucher toujours pas de rituel, rien n’avait changé sauf qu’en fait il ne dormait plus le soir sur nous quand nous regardions la télé ou autre comme avant, il restait éveillé tant que nous n’étions pas couchés (il va s’en dire qu’on a cessé de regarder la télé depuis cette époque !). En revanche il s’endormait rapidement à nos côtés dans notre chambre, en nous caressant le bras. Très tactile ce bébé. La nuit quand il se réveillait je le mettais au sein car il se rendormait en 5 minutes c’était facile.

Toujours rien à signaler côté santé (je croise les doigts il n’a absolument jamais rien eu encore). Nous ne savons pas ce que c’est qu’un bébé malade, avec de la fièvre, qui tousse, avec un rhume ou une gastro. Pourvu que ça dure !

Comme je le disais plus haut, durant ce second trimestre nous avons beaucoup voyagé. Nous avons passé un week-end à Bruxelles, d’autres en Normandie, une semaine de vacances à Bréhat, quelques jours dans le sud après Noël chez les parents de Philippe avec 8h de route à chaque fois puis New-York début janvier. Il avait cessé de dormir bien avant mais du fait de ces différents déplacements nous avions repoussé le moment de l’aider à dormir, préférant attendre d ‘être au calme chez nous avec un semblant de routine. Nous ne pouvions pas lui demander d’être ce bébé tellement facile à vivre par ailleurs avec une capacité d’adaptation incroyable ET s’atteler à le faire dormir.

Et donc. Qu’avons-nous testé ?

Plein de choses ! Chaque jour j’avais une nouvelle théorie sur la question, nous rentrions alors dans une version beta à chaque fois !
J’ai d’abord pensé qu’il avait froid la nuit car début décembre Philippe était parti une semaine à Dublin pour le travail, Solal a dormi avec moi dans mon lit et il m’a fait 3 nuits complètes sur les 4. Ça n’était jamais arrivé. J’ai alors pensé que c’était parce qu’il avait plus chaud avec la couette en plus de sa turbulette que je lui avait confectionnée. C’est vrai que souvent il se réveillait les mains gelées à cette période. J’ai alors acheté une nouvelle turbulette TOG 3 et un surpyjama. En vrai je pense qu’il a eu pitié de moi qui était seule h24 avec lui pendant 5 jours. C’est la seule explication plausible ! En tout cas la nouvelle turbulette et le surpyjama n’ont rien changé si ce n’est une belle plaque rouge dans le cou qui a duré de longues semaines à cause du frottement et on a dû mettre deux mois à réaliser que c’était dû à ça. Coucou les parents totalement détendus du slip !
On a testé de lui laisser de la musique, une veilleuse, on a même acheté un truc qui projète des étoiles au plafond.
En journée on lui faisait passer beaucoup de temps sur son tapis d’éveil en espérant qu’il se fatiguerait comme il est hypertonique et se retourne depuis ses 3 mois et demi. Mais non.
À un moment, comme il avait beaucoup de gaz la nuit, j’ai pensé qu’il avait des coliques. Ouais je sais ça s’arrête à 3 mois normalement et en aucun cas ça commence à ce moment là. Mais vraiment, le manque de sommeil ça rend un peu concon ! Je lui ai donc donné de la Calmosine pendant quelques jours. On a vite arrêté car il ne dormait pas plus et il s’était mis à régurgiter alors qu’il ne le faisait pas avant. Tout est rentré dans l’ordre ensuite. Juste il pète, comme nous, c’est notre enfant après tout !
Vers la fin de ces trois mois de l’enfer, j’ai essayé de le rendormir la nuit, avec sa tétine, en lui chantant sa chanson (« mini doux d’amour, mini doux d’amour » avec une variante « petit doux d’amour, petit doux d’amour » sur l’air de It’s a Small world. Ne cherchez pas nous sommes une famille d’intellectuels !), mais sans lui donner le sein. Très vite je cédais pour ne pas empêcher Philippe de dormir, nos voisins, er surtout car je savais qu’il se rendormirait rapidement et que chaque seconde de plus de sommeil pour moi était vitale !
On a aussi testé un soir le « je le mets au lit« , dans sa chambre, il pleure, on revient au bout de x minutes, en essayant d’espacer le temps. On a très vite capitulé car il a beaucoup pleuré ainsi et c’était au-dessus de nos forces. Il ne se calmait pas malgré notre présence.
On est restés à ses côtés pour qu’il s’endorme et on se barrait discrètement mais on a un parquet qui grince de ouf (même le chat de 2,5kg le fait grincer c’est pour dire) et il se réveillait. Et puis ce genre de feintes le rendait dingue à son réveil à tous les coups. Solal n’aime pas trop qu’on le prenne pour un con ahah.
On a tenté plusieurs lieux de sommeil comme mentionné plus haut. De lui mettre un bonnet la nuit. De se coucher plus tôt. Plus tard. De lui donner une purée en plus du biberon de céréales. Et j’en passe…

Je ne suis pas quelqu’un de stressée, je panique rarement, malgré la fatigue je restais très patiente, à l’écoute des signaux, et puis il fallait bien que je continue de m’en occuper la journée de toute façon, mieux valait éviter de flancher. À cause du diabète gestationnel je n’ai pris que 2 kilos pendant ma grossesse car j’ai suivi le régime au pied de la lettre. Après deux fausses couches on déconne pas trop et je suis très rigoureuse avec une volonté de fer. Après la naissance de Solal je pesais 8 kilos de moins qu’avant de tomber enceinte et je n’avais pas de poids à perdre initialement. Physiquement c’était difficile. J’aurais aimé avoir quelques réserves à ce moment là. Et surtout avoir la capacité de faire des siestes car si je restais à ses côtés il lui arrivait d’en faire ! Malgré tout le moral était étonnement au top, moi qui ai quelques dépressions à mon actif, la maternité est le rôle de ma vie <3
Pour Philippe c’était plus difficile. On n’a pas le même caractère au départ ni la même résistance au manque de sommeil. C’est clairement à ce moment là que bien des couples doivent partir en cacahuète ! La solution qu’on avait trouvé était de ne pas dormir ensemble toutes les nuits dans la même chambre pour que Philippe puisse dormir un peu et que Solal ne ressente pas trop le manque de patience de son papa !

L’écharpe de portage à la maison m’a sauvée bien des journées. Heureusement que mon dos s’est très vite musclé car ça aurait été compliqué sinon. Et la tétine s’est avérée très présente durant ces trois mois. Surement trop. Par facilité souvent. Et même s’il n’y a jamais eu de confusion sein tétine, je pense que parfois elle lui a fait oublié la faim ce qui a pu contribuer à sa faible prise de poids au début de ce trimestre. Il se réveillait aussi parfois car il l’avait perdue. Il en avait besoin On lui remettait et il se rendormait. Le 6e mois nous lui avons beaucoup moins donné. Uniquement au lit et non plus en phase d’éveil dans la journée comme avant. Il l’a oubliée en une journée et ça n’a absolument pas été un problème pour lui de ne l’avoir que pendant les siestes et la nuit.

Je continuais malgré tout ma petite vie. On sortait tous les jours. On a donc pas mal voyagé et cela n’a pas entaché notre programme même si j’avais un peu deux de tension !

6 mois moins une semaine (février)

Solal fait la sieste. Sait s’endormir seul et se rendormir en journée !


Et alors là, merci Instagram et Twitter et mes followers en or massif <3

Cela faisait déjà un moment que je partageais ce léger souci sur mes réseaux sociaux. Tout le reste allait pour le mieux. Je ne vais pas m’inventer des problèmes pour pimenter de quelques notes négatives cette maternité nouvelle, tout était parfait sauf ces nuits inexistantes depuis 3 mois. Et l’absence de sommeil peut aisément devenir une forme de torture je vous le confirme. Il faut tout de même être sacrément acroché.es pour ne pas péter un câble. Avec du recul je ne sais même pas comment on a pu tenir autant de temps sans quasiment plus dormir du tout. Un ou deux réveils par nuit, même trois, c’est déjà rude, mais 8 à 10 c’est lunaire…

Une semaine environ avant les 6 mois de Solal, 1_amazone_en_ville m’a envoyé cet article qui parlait d’une coach en sommeil. J’avoue que j’y avais pensé car une amie m’avait dit avoir fait appel à ce genre de spécialiste pour son fils. J’ai lu cet article, même constat pour Solal : déficit de sommeil et problème d’endormissement. Grosso merdo le sommeil entraine le sommeil et vice versa.
L’après-midi même je lui imposais une sieste dans mon lit, seul, lui expliquant qu’il fallait qu’il dorme, tout seul, en lui parlant beaucoup, en le « coachant », en le rassurant. Je n’en ai pas parlé jusque là mais il va s’en dire qu’il était hors de question de le laisser seul pleurer jusqu’à ce qu’il se fatigue. Même pas en rêve. Dans cet article l’autrice disait qu’idéalement un bébé de cet âge devrait faire une sieste le matin d’une heure et de deux heures l’après-midi, d’une seule traite. On en était loin ! Alors je suis restée cet après-midi là à ses côtés. Il était dans mon lit, dans sa turbulette, avec sa tétine et sa peluche « Nicolas Hulot » (on en reparlera un jour !). Et je suis sortie de la chambre après lui avoir fait un bisou et en lui mentionnant que j’étais à côté. Je ne suis pas restée à côté de lui comme avant. Il a commencé à chouiner et quand ça s’est intensifié au bout de quelques minutes, je suis revenue. J’ai recommencé. Et rapidement finalement il s’est endormi. j’ai dû y aller que deux fois je crois. Une heure de sieste. Je suis allée le voir à son réveil car il commençait à pleurer. J’ai agi de la même façon pour le rendormir et il a refait une heure de sieste. Le lendemain il faisait deux heures tout seul dans sa chambre sans problème. J’ai fait de même le matin et pendant quelques jours on a ainsi amorcé un rythme, d’une sieste le matin et d’une sieste l’après-midi, plus ou moins longue. Encore aujourd’hui il ne fait que rarement deux heures de suite mais il en fait et c’est déjà ça après presque 6 mois sans dormir en journée et 3 mois sans dormir la nuit ! Dans l’idée il faut éviter de le prendre dans les bras à moins qu’il pleure vraiment beaucoup et dans ce cas là il faut le porter et le rassurer et attendre qu’il soit calmé pour le poser recommencer à l’endormir. Idéalement il faut éviter de revenir trop vite le voir mais je vous laisse juge du temps idéal. J’ai beaucoup de mal à le laisser pleurer.
En revanche on a essayé le soir. En vain.

6 mois moins deux jours (février)

Après une nuit de « coaching » et la mise en place d’un rituel au coucher Solal a fait ses nuits la nuit précédant ses 6 mois !


Et c’est là qu’intervient Claire, minisushi, en me parlant de cet article rédigé par Anne-Charlotte sur son blog au sujet de sa fille qui ne faisait pas ses nuit à 10 mois. Et alors là, encore une fois, on s’y retrouve puissance mille. Elle y énonce les conseils apportés par une pédiatre spécialisée en sommeil. Je vous laisse aller voir, cet article est une mine d’or. Cette dernière promet qu’au bout de 3 nuits l’enfant fera ses nuits. Ça fait rêver. J’ai tendance à être autodidacte pour pas mal de choses, j’aime bien réussir par moi-même, demander de l’aide ne fait pas vraiment partie de mes principes, j’avais donc envie d’essayer dans un premier temps. Et ensuite on aviserait si besoin de voir un.e spécialiste.

On savait qu’on allait passer 3 nuits compliquées pour que Solal puisse s’endormir et dormir plusieurs heures. On a commencé un vendredi en se disant qu’on aurait deux jours pour faire des siestes si besoin en étant tous les deux à la maison. Il est préférable que ce soit le papa qui se lève pour aider le bébé à se rendormir dans la mesure où il ne pourra lui donner le sein (ah bon ?) et en expliquant que maman se repose etc. Philippe était crevé, il est allé se coucher à 22h30 me laissant dans le salon avec un Solal qui ne dormait pas… Je m’étais engagée à tout faire pour que mon bébé se repose enfin, c’était parti ! Je l’ai couché dans sa chambre, en restant dormir dans le lit de sa soeur. Il a pleuré forcément, mais je suis restée à ses côtés. Sans le toucher car il avait depuis quelques semaines pris l’habitude de s’endormir en me caressant le bras et je me disais qu’il fallait qu’il se détache de cela pour apprendre à s’endormi seul. Juste en étant près de lui, en lui parlant, en le coachant, en lui disant que j’avais confiance en lui, qu’il était assez grand pour dormir toute la nuit. À presque 6 mois il était tout à fait capable de passer une nuit sans manger. Et puis au bout d’une heure et des poussières il s’est enfin endormi. Sans trop pleurer. Pas de grosse crise en tout cas. J’ai dormi dans sa chambre. À 3h rebelotte, 45 minutes pour l’endormir cette fois. Et sans lui donner le sein. La première fois je crois que je ne le rendormais pas sans une tétée de réconfort. 6h, même joueur joue encore. 15 minutes cette fois mais je l’ai mis au sein, j’ai considéré que c’était le matin. Et à 8h il s’est réveillé. J’avais beaucoup d’espoir même si j’étais HS car c’est pas facile de le voir pleurer, de savoir que le sein le calmerait en deux secondes me faisait culpabiliser à mort mais au fond de moi je sentais que c’était la meilleure chose à faire et mon instinct ne m’a jamais trompé depuis que je suis enceinte de Solal. Philippe quant à lui avait plutôt pas mal dormi !
Idéalement il aurait mieux fallu que je ne dorme pas dans la même pièce que lui mais il y a un couloir d’au moins 10m de long entre notre chambre et la sienne. Et il n’avait jamais passé une nuit dans sa chambre encore.
Le samedi soir, veille des 6 mois de Solal, Philippe me dit « chaton promis cette nuit c’est moi qui gère« . On l’a couché à 21h. Il s’est endormi au bout d’à peine 10 minutes sans vraiment pleurer. On l’a coaché. On lui a parlé. On lui a installé ses peluches, sa tétine et chanté sa chanson. On lui a fait un bisou et on a fermé la porte de sa chambre derrière nous. Je ne me souviens même pas avoir eu à y retourner. Il s’est réveillé à 10h.
Depuis je l’entends régulièrement me dire « c’est grâce à moi qu’il dort ton fils ! C’était ma nuit ! ». Bien ta chatte Philippe !
Nous on n’a évidemment pas très bien dormi en revanche ! On s’est réveillés toutes les heures les yeux rivés sur la caméra en mode « qu’est ce qu’il fout le con !« . Je me souviens en me couchant avoir dit à Philippe « t’imagines il dort toute la nuit !« . J’ai tiré mon lait à 5h du matin car mes seins allaient juste exploser!!! La nature est bien faite, la nuit suivante j’ai attendu qu’il se réveille et celle d’après tout était calé. Je trouve ça fou de passer de 10 tétées minimum par nuit à rien en 2 jours et que mon corps envoie le bon message à mes seins. Ma lactation s’est adaptée comme par magie à ce nouveau rythme.
On l’a félicité comme des dingues quand il s’est réveillé. On l’a applaudi. Pas surs qu’on soit aussi enthousiastes quand il aura son bac ! Il avait l’air si heureux de nous voir et fier de lui. Comme s’il avait conscience de l’exploit qu’il venait d’accomplir. C’était la première fois qu’il nous voyait après autant de temps passé loin de nous. Et nous aussi.
Mon amie qui avait fait appel à une coach en sommeil m’a alors dit : « s’il fait 3 nuits consécutives tu peux considérer que c’est acquis. »
La nuit suivant il a fait de même, et ce depuis plus de 2 mois maintenant.

Il nous manquait aussi un rituel de coucher. Depuis ces premières nuits complètes nos soirées se déroulent de la même manière (chez nous en tout cas mais on s’adapte à l’extérieur). Il mange une purée en tout début de soirée. Puis le bain. Avec ses jouets. Jusqu’à ce que l’eau soit froide quand il ne fait pas caca 3 fois de suite dans la baignoire et qu’on change l’eau à chaque fois évidemment ! Il adore l’eau et il se dépense pas mal. On ne le savonne pas tous les soirs. Puis on le sort et l’essuie et on lui masse le corps entier avec son huile pour bien le détendre. Ensuite il prenait son biberon de céréales mais on a arrêté depuis quelques temps pour repasser à une tétée maintenant qu’il ne l’assimile plus à l’endormissement et sait s’endormir seul. Souvent il se frotte déjà les yeux ou baille et dans ce cas : direct au lit. Ou bien joue calmement avec lui sur le canapé ou on lui lit une histoire avant de le coucher. On y va ensemble, on le met dans sa turbulette, on lui place ses deux peluches « Nicolas Hulot » et « Moro la Louve », son doudou étiquettes que je lui ai confectionné et sa tétine. Elle reste essentielle pour le moment. Tant pis après tout. Je préfère un bébé serein qui s’endort paisiblement. Et qu’on puisse enfin dormir et retrouver notre couple. Ça me semble essentiel pour l’équilibre de notre famille. En général il s’endort en 10 minutes. Parfois plus. Il arrive qu’on ait besoin de revenir le voir pour le rassurer, lui parler un peu, mais c’est vraiment exceptionnel. On l’encourage toujours beaucoup chaque soir au moment du bisou. Les rares fois où la situation se complique on lui chante sa chanson du Mini Doux. Et si vraiment grosse crise il y a, on le prend dans les bras en marchant dans le noir dans sa chambre et on attend qu’il soit calmé avant de le remettre dans son lit.

Depuis ses 6 mois (février, mars, avril) 

Il fait ses nuits depuis plus de deux mois. Il fait une sieste le matin et une l’après-midi sans compter celles qu’il fait en poussette ou en portage. Et il dort dans sa chambre.


En deux jours il a fait ses nuits, fait des siestes et quitté son lit de cododo et notre chambre pour son grand lit dans sa chambre. Petit coup au moral pour la maman louve que je suis mais c’est bien de retrouver son couple et sa sexualité aussi ! Je ne m’étais absolument pas préparée à le voir dormir ailleurs que dans notre chambre et finalement c’est une bonne chose que ça se soit passé ainsi, malgré moi. J’ai déjà chialé il y a deux semaines quand on a changé le sens de la poussette et je refuse toujours qu’on démonte le lit cododo, si on m’avait écoutée il serait toujours avec nous pour son brevet des collèges !

Deux mois qu’il fait ses nuits. Nous aussi. Même si mes insomnies reprennent de plus belle. Le comble…
Je crois qu’il nous est arrivé qu’une seule fois de nous relever. Il y a trois semaines. À 3h du matin, il s’est réveillé en pleurant. Philippe est allé le voir, a marché quelques minutes en le prenant dans ses bras. Et il s’est rendormi immédiatement. On essaie de le coucher autour de 21h mais parfois c’est un peu yolo, c’est pas dans notre nature d’être carrés côté emploi du temps mais on fait un effort pour lui, et il se réveille vers 7h30-8h (parfois plus tôt et j’en chie car je ne suis vraiment pas du matin). Pareil que pour la sieste, on évite au maximum d’aller le voir au moindre signal d’alarme histoire de ne pas raviver cette époque où il ne s’endormait autrement qu’avec nous. Souvent on y retourne juste pour lui remettre sa tétine qu’il n’arrive pas toujours à remettre seul. On m’avait posé la question du doudou. Solal dort avec son doudou étiquettes, « Nicolas Hulot » et « Moro la Louve » mais ce ne sont pas ses doudous à proprement parlé. Je veux dire par là qu’aucun ne lui est indispensable pour s’endormir. Pour le moment en tout cas. La tétine elle reste nécessaire. On tentera peut être de lui retirer petit à petit mais pour l’instant il est bien ainsi. C’est un peu comme les gens qui disent « tu le portes trop il va devenir capricieux« . Non je suis juste une maman à l’écoute de son bébé, présente pour lui apporter tout l’amour du monde. Et la nuit c’est sa tétine qui fait le job !

Il a le sommeil relativement léger. Notre salon étant collé à sa chambre nous évitons de trop y aller une fois qu’il est couché préférant notre bureau. Le parquet grince énormément et nous devons sortir Noupi le soir donc on fait un peu de bruit avec les portes. Parfois il bouge, se réveille, mais il se rendort très vite tout seul. Le plus gros travail dans tout ça a été de l’aider à être capable de s’endormir seul. De se rendormir seul. Sans téter. Pendant presque 6 mois il avait pris cette habitude de s’endormir plus ou moins au sein, en tout cas en tétant peu avant le coucher, et il a fallu faire un gros travail pour dissocier ces deux choses.
Nous nous sommes rendus compte qu’il a besoin de pleurer pour s’endormir aussi. Alors. Pas la crise de larmes à n’en plus finir hein ! Mais chouiner 5 minutes, se calmer, pousser un petit cri. Une manière de se décharger de toutes les émotions accumulées dans la journée. Bien évidemment on y va si le besoin s’en fait ressentir mais bien souvent il a besoin de ça pour se rendormir. Avant on accourait dès qu’il pleurait et je pense qu’on le réveillait d’un sommeil léger plus qu’autre chose.
Quand sa soeur passe le week-end avec nous il dort dans le lit parapluie dans notre chambre. Même chose. Tout est ok. Pareil quand je vais chez mes parents en Normandie. Hâte de voir comment cela va se passer quand nous partirons en vacances.

Si l’un de nous deux n’est pas là au moment du coucher on lui explique pourquoi et que l’autre sera là à son réveil demain matin. Et les rares fois où mes parents l’ont gardé et couché il n’a fait aucune difficulté. Depuis qu’il est né je lui parle beaucoup afin d’éviter les surprises et qu’il soit au courant de tout. J’ai l’impression que c’est aussi ce qui fait que Solal est un bébé très facile qui ne pleure pas souvent. Tous les spécialistes qu’il a pu voir depuis sa naissance insiste sur le fait que c’est un bébé très zen et heureux. Que ça se voit. On n’a pas été élu le couple le plus zen de la maternité par le personnel hospitalier pour rien quand il est né !

Je continue de sortir tous les jours. De l’emmener partout. J’essaie juste de respecter sa sieste du matin et celle juste après le déjeuner. Ensuite s’il en fait en porte-bébé, en écharpe ou en poussette c’est que du bonus. Les journées où je fais beaucoup de choses avec lui il dort mieux en général car il a été plus stimulé. Il est rare que je reste à la maison mais quand je sors peu, genre la balade de Noupi ou les courses dans le quartier, il fait des siestes moins longues.

La diversification a apporté un nouveau rythme dans mon emploi du temps (c’était plus freestyle l’allaitement exlusif et plus simple !). Solal fait 3 repas par jour. Il adore manger. De tout. Il n’a jamais refusé un aliment jusque là. Et je pense que cela contribue aussi à son bon sommeil, surtout après le déjeuner et le soir après le diner et la dernière tétée.

Je l’allaite toujours. Maintenant que la tétée n’est plus synonyme de dodo pour lui tout est revenu à la normale, à la demande. Je lui donne même une tétée le soir avant d’aller au lit à la place du biberon de céréales que nous avons cessé il y a peu maintenant que le rythme est bien installé. Çe me gonfle tellement de laver des biberons, tétines etc. Je continue de tirer mon lait deux fois par jour pour faire des stocks à congeler et pour entretenir ma lactation au passage. Ça me soule déjà bien assez de laver ce matériel là !

Paradoxalement je me sens mille fois plus fatiguée maintenant qu’il fait ses nuits qu’avant. Je crois que lorsqu’il ne dormait pas, je ne faisais que m’occuper de lui. Alors qu’aujourd’hui que j’ai plus de temps sans lui, je m’occupe beaucoup plus de la maison, des choses de la vie, sans compter les activités quotidiennes. Et je m’occupe toujours de lui ! J’aime ça. Profondément. Ne travaillant pas pour le moment je n’imagine pas un seul instant le laisser à quelqu’un d’autre. Mais ça fait de sacrées journées car je me couche super tard maintenant afin de faire tout ce que je n’avais plus le temps de faire avant. Et je ne parle même pas de regarder une série ou lire un bouquin. Non des trucs bien plus pratico-pratiques. Mais la bonne nouvelle, c’est que cet état de fatigue nouveau m’a appris à faire des siestes. Parfois seule. Parfois avec Solal car qu’y a-t-il de plus mignon que de dormir avec son bébé ?

Conclusion


Je retiens pas mal de choses de cette expérience.

Rien n’est acquis avec un bébé. On a réglé ce souci pour le moment mais il n’est pas dit que cela dure des années ! Nous en avons bien confiance. Je dis ça car sur Instagram beaucoup de personnes bienveillantes et remplies de bonnes intentions m’ont bien fait comprendre que ça n’allait pas durer. Je sais. Merci. Mais j’ai tendance à me focaliser sur le positif. Pardonnez-moi !

Agir quand on se sent prêt.e.s. Solal avait presque 6 mois quand nous avons mis en place notre plan d’attaque ! Plus tôt j’en aurais été incapable je crois. Je ne sais pas comment l’expliquer mais nous avons agi au moment qui était le meilleur pour chacun d’entre nous. Je n’étais pas prête avant à le laisser pleurer même si c’était à peine 5 minutes, à ne pas le mettre au sein quand je savais que ça le calmerait, à le faire dormir dans sa chambre etc. S’il y a bien une chose que j’ai apprise depuis que je suis maman c’est à me faire confiance et à écouter mon instinct.

Ne pas se laisser influencer. Je suis très cool mais je peux être extrêmement têtue. Surtout quand je sens au fond de moi que j’ai raison. Bien des fois j’ai entendu « donne lui un biberon le soir (de lait maternisé) et tu seras tranquille« . Si ça n’est pas ce que vous voulez., ne cédez pas. On m’a beaucoup dit également qu’il ne dormirait pas tant que je l’allaiterai. La preuve : il dort sans jamais avoir bu un autre lait que le mien. Au revoir. Salut.

S’entourer des bonnes personnes. Nous avons une pédiatre qui n’a jamais remis en cause quoi que ce soit dans notre manière de s’occuper de Solal, qui n’a jamais remis en question l’allaitement, mais qui n’avait pas non plus de réponses à nous apporter sur ces troubles soudains du sommeil. Après on est plutôt détente et zero stress, on ne lui a jamais vraiment posé de questions à ce sujet. J’ai beaucoup lu. J’ai cherché par moi-même. Et j’ai trouvé grâce à mes fées des réseaux sociaux. Ma sage-femme m’a été très précieuse également quand il a fallu que je commence à tirer mon lait etc. Si vous n’êtes pas à l’aise avec un praticien, changez-en ! Vous perdrez moins de temps et d’énergie à en trouver un autre que de vous plaindre.

Être patient.e.s. Ça c’est clairement l’une de mes qualités principales dans ce contexte. Pour tout ce qui est lié à Solal en général. C’est moins le cas de son papa. Chacun son caractère. Quand on passe 3 mois sans dormir, on a beau savoir qu’un jour ça va passer, ça reste très dur. On se sent impuissants. On se remet perpétuellement en question. On est à bout de fatigue. Et malgré tout, la résilience de mon corps et de mon esprit m’impressionnera toujours, je suis restée telle que je suis, même si certain matin je ne pouvais même pas tenir debout tellement j’avais des vertiges.

Avoir un couple solide et communiquer. A priori quand on fait un bébé c’est que son couple fonctionne plutôt bien. Mais l’arrivée d’un bébé chamboule beaucoup de choses et chacun le vit à sa manière. Nous on est super baba cool donc tout est assez déconcertant de facilité mais ça n’est pas le cas de tout le monde. On n’est pas tou.te.s égaux face au post-partum j’en ai bien conscience. Parler des difficultés rencontrées est essentiel. Se reposer sur l’autre parfois aussi. Philippe travaille à temps plein. Je m’occupe de Solal à temps plein. Ça n’est certes pas la même chose pour beaucoup mais pour avoir bossé pendant 15 ans avant sa naissance, je n’ai jamais été autant fatiguée en restant 8h par jour derrière un ordi. Et ça c’est quelque chose qu’il faut dire, faire comprendre à l’autre sinon c’est la merde assurée. Idéalement n’attendez pas le moment où il faut changer de conjoint comme de pédiatre !

Se tourner vers des professionnels. Si vous ne vous sentez pas la force d’essayer par vous-même, ce qui est tout à fait compréhensible quand la fatigue devient nerveuse, consultez ! Que ce soit pour vous côté psychologique ou pour votre bébé avec des coachs en sommeil ou pédiatres spécialisé.e.s si vous préférez. Encore une fois chacun fait comme il peut. Mais ne gardez pas un mal être quel qu’il soit que vous communiquerez surement au bébé.

Ne pas culpabiliser. Plus facile à dire qu’à faire.  J’ai retourné le problème dans tous les sens, je ne pense pas que ce soit de notre faute. C’était comme ça c’est tout. On a fait comme on a pu. Comme il nous semblait bon. Et on a fait tout notre possible pour le sortir de là.

Se faire confiance et écouter son instinct. Le plus important à mon sens !

Ne pas se comparer aux autres parents. Comme je le disais en introduction, chaque bébé est différent. Chaque parent est différent. Chaque situation est différente. Je suis toujours en contact avec les autres maman de mon cours de préparation à l’accouchement et j’étais la seule à avoir ce problème. Les autres bébés ont fait leur nuit beaucoup plus tôt. Savaient s’endormir seuls pour certains. Qu’ils soient allaités ou au biberon de lait maternisé. J’ai essayé d’appliquer les conseils qui m’ont semblé judicieux. Tout n’était pas adaptable à notre cas. Il faut savoir faire le tri !

Ne pas en faire une obsession. Pareil. Plus facile à dire qu’à faire. J’ai tendance à penser que les bébés sont des éponges et ressentent tout. Je fais très attention à ça en tout cas car Solal est déjà très sensible, comme moi. J’évite au maximum de lui communiquer mes craintes ou angoisses même si je suis très détendue, j’en ai aussi. Je suis humaine. Apprendre à prendre du recul est important pour éviter que ça tourne en boucle.

Dormir. J’en suis incapable mais essayer de profiter de chaque micro sieste en journée pour dormir avec votre bébé. J’étais incapable de dormir en journée jusqu’à il y a peu mais ça m’aurait aidé.

Voilà. J’espère pouvoir aider tout plein de petits bébés à dormir avec ces milliards de détails. Et aussi tout plein de parents épuisés.
Sans tous les conseils reçus via Instagram on n’en serait surement pas là aujourd’hui, avec un bébé en super santé et des parents plus heureux que jamais.

J’ai essayé de répondre à toutes les questions que j’ai reçues. N’hésitez pas à m’en poser d’autres en commentaires ou à m’envoyer un MP sur Instagram ou ce qui vous arrange (je ne suis pas très pigeon voyageur). Je serai ravie de vous répondre et de compléter cet article si je vois que quelques précisions sont nécessaires et utiles.
(merci d’être arrivé.e.s jusque là !)

5 commentaires

  • Répondre Pauline BSG 15 avril 2019 à 20 h 37 min

    Tellement contente pour vous et cette happy end (or happy beginning, ca dépend de quel côté on se place 😅). Bravo pour votre patience, votre bienveillance et votre confiance dans votre mini doux. Être parent, c’est parfois si difficile, mais quel bonheur !
    Rien n’est jamais gagné mais chaque petite ou grande victoire doit être une fête 🥳. 🥳🥳
    Gros bisous à tous les 3 😘

    • Répondre unefillevegetale 18 avril 2019 à 22 h 09 min

      Merci <3 Et merci pour tes encouragements !

  • Répondre Theladyonthemoon 17 avril 2019 à 9 h 07 min

    Merci beaucoup pour cet article! Il est vraiment très bien fait et déculpabilisant! Pour ma part, mon bébé n’a que 3 mois et demi, mais il n’a encore jamais fait de nuits complètes et depuis 1 mois et demi, il se réveille énormément à partir de 3-4h du mat (genre toutes les 1 ou2h). Même s’il n’a pas encore 6 mois, je pense que certains de tes conseils vont me servir! Une de nos plus grandes difficultés pour le moment, c’est de réussir à le poser, avais-tu ce problème? Il ne se laisse que très peu posé (heureusement un peu plus la nuit)… et notre autre souci, c’est l’endormissement, on a un bébé qui lutte beaucoup contre son sommeil, je pense qu’il a peur de la séparation ou que l’on ne soit plus là à son réveil! Bref, merci beaucoup du temps que tu as pris pour écrire cet article! Et ça fait vraiment plaisir de voir que ça passe!! 🙂 parce que des fois, quand on est dans le jus, on a du mal à voir le bout du tunnel!

    • Répondre unefillevegetale 18 avril 2019 à 22 h 14 min

      Merci beaucoup <3
      Ah la la le fameux réveil de 4h... On a connu... Et oui pareil. Impossible de le poser. Il se réveillait quasiment à tous les coups. Il acceptait d'être posé si on restait à côté, d'où le fait qu'il se couchait en même temps que nous la nuit. Mais à cet âge là en journée il ne dormait pas à part dans l'écharpe.
      Pour l'endormissement on n'a rien essayé avant ses 6 mois moins quelques jours. Je ne sais pas comment il aurait réagi plus tôt. C'est à toi de voir comment tu le sens. Chez nous les encouragements ont bien fonctionné et surtout il faut guetter les signes (bâillement, frottement des yeux etc..).
      Mais oui. Je sais qu'on aura surement d'autres moments compliqués mais on voit le bout du tunnel quoi qu'il arrive.
      J'espère pouvoir t'aider un peu à travers cet article 🙂

  • Répondre Flore 26 avril 2019 à 20 h 39 min

    Super article ! Mon deuxième enfant va avoir cinq mois et malgré l’expérience et la volonté de faire les choses bien, il se réveille en moyenne toutes les deux heures la nuit. Depuis le début ! Son grand frère, allaité aussi, faisait des plages de sommeil plus longues (deux réveils par nuit « seulement ») jusqu’à ce que son rythme soit complètement chamboulé à l’âge de 4 mois, suite à un voyage. J’avais fini par faire appel à Aude Becquart et comme pour Solal, la première nuit du protocole n’a pas été si terrible et la deuxième a été un rêve : il a dormi de 19h à 7h ! Il a fait ses nuits depuis. On va bientôt se lancer pour notre bébé, là il est enrhumé donc je vais encore lâcher prise quelques nuits.
    Ton témoignage et les articles que tu as cités m’ont permis de faire un protocole « sur-mesure », j’ai emprunté à plusieurs méthodes. Je croise les doigts, mais il n’y a pas de raison pour que ça ne marche pas 🙂
    Vivent les bébés qui dorment 😀

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